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Et si les mathématiques donnaient un coup de boost au développement de l’Afrique ?
Words by Mr Yannick Yamdjeu TIABO, Data Scientist
Partant des dires de Galilée, célèbre mathématicien italien du XVII siècle, selon lesquels « la mathématique est l’alphabet dans lequel Dieu a écrit l’Univers » et le « livre de la nature est écrit en langage mathématique », nous nous sommes évertués à explorer les liens entre cette science et la culture afro dans le processus d’accomplissement d’un HEG (Highly Educated Gentleman). Nous partageons avec vous les résultats de cette aventure.
Les passionnés de mathématiques (amateurs ou experts scientifiques) s’intéressent à ce domaine pour en faire ressortir le plaisir esthétique, cette beauté des nombres et des démonstrations résultant d’un travail méticuleux, inventif, rigoureux, propre à chaque HEG : du PragmOptimisme ! Cette discipline s’apparente très fortement à de l’art : il n’est pas rare de constater que ces passionnés sont également férus de certaines disciplines artistiques : musique, danse, mode, architecture, pour ne citer que ceux là. Le plus beau dans cette aventure c’est la probable naissance des mathématiques, mère de toutes les sciences, en Afrique noire. En effet dans les années 1950, le géologue belge Jean de Heinzelin de Beaucourt découvrit des ossements dans des couches de cendres volcaniques au bord du lac Édouard dans la région d’Ishango au Congo belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo), près de la frontière Ougandaise : ce sont les bâtons Ishango. Selon certains spécialistes il pourrait s’agir de la plus ancienne preuve de la pratique de l’arithmétique dans l’histoire de l’humanité. On les a considérés d’abord comme des bâtons de comptage mais certains scientifiques pensent qu’il s’agirait d’une compréhension bien plus avancée que le simple comptage : les entailles présentes sur l’os d’Ishango furent interprétées, selon les auteurs, comme une calculette préhistorique, un calendrier lunaire ou un code barre préhistorique.
Ainsi, ce petit objet, trouvé en plein cœur de l’Afrique noire 15 000 ans avant les premiers calculs des pharaons et 18 000 ans avant l’émergence des mathématiques en Grèce serait la preuve que ce continent serait le berceau des mathématiques !! Ce peuple était plus avancé qu’on ne pense et cela pousse à la réflexion sur la condition des afro-descendants et à une élévation intellectuelle plus profonde.
Les Mathématiques Et Les Arts
Explorons les liens entre l’architecture et les mathématiques à travers les fractales. Quel étrange mot à faire fuir plus d’un!! Mais derrière ce mot se cache un concept d’une beauté inouïe et d’une forte utilité.
Ce concept inventé et longtemps contesté a été finalement publié par le mathématicien Mandelbrot en 1974. Il a permis de décrire un certain nombre objets de la finance (cours de bourse) et de la nature : forme des objets, musique, et architecture. S’appuyant sur ces travaux, l’ethno-mathématicien Ron Eglash du Rensselaer Polytechnic Institute à New York a découvert que de nombreux villages africains étaient construits délibérément pour avoir des structures de fractales parfaites. Selon une vue aérienne, les pièces s’emboîtent harmonieusement dans ce type d’architecture. En d’autres termes, cette architecture à l’apparence désordonnée et considérée très « primitive » à l’époque s’appuyait sur une théorie mathématique extrêmement puissante qui n’avait pas encore été découverte !! Ce qui corrobore la créativité et de l’imagination de ces peuples. Ces populations doivent tirer leur épingle du jeu en créant des structures dédiées au tourisme. En effet les revenus dédiés à cette activité permettraient de financer la création d’organismes sanitaires et éducatifs, l’entretien et la construction de nouvelles structures similaires aux fractales. Cela va valoriser leur culture et à terme celle de leur pays et de leur continent. Nous vous invitons à jeter un oeil ces exemples de cités africaines construites en fractales.
Les rapports entre les mathématiques et la musique sont tout aussi stupéfiants tant au niveau du rythme, de la concentration et de la rigueur : du célèbre afrohit de la rentrée « Coller la petite » du camerounais Franko en passant par le son français « Sapé comme jamais » du chanteur rappeur Congolais Maitre Gims pour finir sur la discographie jazz du Camerounais Manu Dibango. Essayons de comprendre ce lien par cette anecdote historique : en 1958, les tambours royaux du Rwanda sont venus en Belgique à l’occasion de l’exposition universelle en Belgique. Le public, n’étant préparé au rythme effréné des musiciens, n’a pas nécessairement apprécié le « vacarme » inhibant toute concentration. Mais pourtant la difficulté principale venait d’un déficit de concentration du public à comprendre la structure résultant de cette prestation. Quelqu’un de plus ouvert et attentif artistiquement aurait constaté que la musique des tambours obéissait à trois caractéristiques bien connues: l’effet hémiole, le rythme additif et l’effet Gestalt. Par exemple Hémiole traite des arrangements des rythmes dans des intervalles de temps bien précis. Des intervalles de temps fixes sont subdivisés en un nombre égal d’intervalles partiels par des battements successifs. Même si on commence par un même intervalle de base, seulement les subdivisions possibles suivantes d’intervalles semblent exister : (2, 4, 8 ou 16 battements) et (3, 6, 12, 24 battements). On voit bien le lien avec l’arithmétique (science des nombres). Illustrons de manière élémentaire et concrète les mathématiques cachées derrière les rythmes musicaux par la prestation du musicien Clayton Cameron. Dans cette vidéo, il montre comment les mathématiques permettent de comprendre la structure rythmique des différents genres que nous connaissons : Hip hop, Jazz, Funk, etc…
Le BIG DATA
Mais quel est en termes d’ACTION l’impact des mathématiques en Afrique ? Avec le développement des nouvelles technologies, l’explosion du digital et l’utilisation exponentielle des Smartphones, le marché mondial et spécialement africain est noyé dans un gigantesque fleuve de données : réseaux sociaux (plus de 100 millions d’Africains se connectent sur Facebook chaque mois, dont 80% sur le mobile), mails, SMS, vidéos. Ces données doivent être traitées et surtout analysées : c’est dans ce périmètre que devra intervenir le mathématicien et précisément le « Data Scientist ». Son principal défi sera donc de gérer cette révolution de données massives ou « BIG DATA » grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces techniques pourraient détecter de nouveaux talents dans la culture (musique, mode, architecture,…), optimiser les investissements financiers, les réseaux de transport et sanitaires, voire repérer les zones à risque d’épidémie et de conflit. Cette révolution pourrait créer plus de 4 millions d’emplois source de création de richesse et sauver directement et indirectement des millions de vies humaines. « Cela représente un énorme marché que la prochaine génération de professionnels africains est bien placée pour combler » d’après Mc Lean, directeur des relations avec les universités chez IBM Afrique. Mais pour cela il faudrait former plus de mathématiciens et d’informaticiens à ces technologies. Ce qu’IBM s’évertue à faire en mettant en place des programmes pour former les jeunes. Les Etats doivent plus investir dans ces programmes éducatifs ; à défaut les entreprises locales peuvent prendre le relais car elles ont tout à gagner. Des expositions alliant mathématiques et art doivent être lancées pour la vulgarisation en prenant exemple sur Cedric Villani, mathématicien français et médaille Fields (équivalent du prix nobel en mathématiques) qui a participé à la conception d’une exposition de la Fondation Cartier jumelant l’art contemporain et les sciences mathématiques.
Le monde génère aujourd’hui plus de 1,7 million de milliards d’octets de données chaque minute (informations climatiques, images satellite, photos et vidéos, enregistrements de transactions, signaux GPS, etc.) d’après la Commission européenne et des industriels. Par conséquent, le secteur du Big Data croît de 40% par an, soit à un rythme 7 fois plus rapide que celui du marché de l’information et des communications dans son ensemble. « Les entreprises qui bâtissent leurs processus décisionnels sur des connaissances produites à partir de données voient leur productivité croître de 5 à 6 % », assure Bruxelles. Quelques pays africains ont saisi l’importance de l’énorme potentiel de ce « Big Business ». Le Nigéria et le Kenya se positionnent en leader dans l’adoption des solutions Big Data en Afrique, tandis que l’Egypte et le Maroc sont plus en retrait. Il apparait dans les enquêtes que les pays anglophones d’Afrique subsaharienne sont plus en avance que les pays francophones. Afin de sensibiliser le plus grand nombre à cet enjeu, des initiatives ont été lancées : le Big Data Africa Congress à Cape Town en Afrique du Sud a rassemblé plus de 2000 participants, des chefs d’entreprises et des experts. Des efforts restent à faire mais ce nouveau métier du numérique est promis à un avenir prometteur et est même considéré comme « The Sexiest Job of the 21 st Century » par la très prestigieuse et sérieuse Harvard Business Review : en somme une vraie perle rare ☺!! Nous allons conclure sur les propos du célèbre musicien Manu Dibango : « l’avenir du continent appartient à la jeune génération. A ces jeunes ingénieurs africains entrés dans l’ère du numérique. Des jeunes qui ne sont plus seulement consommateurs, mais aussi créateurs ».
Et si les mathématiques donnaient un coup de boost au développement de l’Afrique ?
Words by Mr Yannick Yamdjeu TIABO, Data Scientist
Partant des dires de Galilée, célèbre mathématicien italien du XVII siècle, selon lesquels « la mathématique est l’alphabet dans lequel Dieu a écrit l’Univers » et le « livre de la nature est écrit en langage mathématique », nous nous sommes évertués à explorer les liens entre cette science et la culture afro dans le processus d’accomplissement d’un HEG (Highly Educated Gentleman). Nous partageons avec vous les résultats de cette aventure.
Les passionnés de mathématiques (amateurs ou experts scientifiques) s’intéressent à ce domaine pour en faire ressortir le plaisir esthétique, cette beauté des nombres et des démonstrations résultant d’un travail méticuleux, inventif, rigoureux, propre à chaque HEG : du PragmOptimisme ! Cette discipline s’apparente très fortement à de l’art : il n’est pas rare de constater que ces passionnés sont également férus de certaines disciplines artistiques : musique, danse, mode, architecture, pour ne citer que ceux là. Le plus beau dans cette aventure c’est la probable naissance des mathématiques, mère de toutes les sciences, en Afrique noire. En effet dans les années 1950, le géologue belge Jean de Heinzelin de Beaucourt découvrit des ossements dans des couches de cendres volcaniques au bord du lac Édouard dans la région d’Ishango au Congo belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo), près de la frontière Ougandaise : ce sont les bâtons Ishango. Selon certains spécialistes il pourrait s’agir de la plus ancienne preuve de la pratique de l’arithmétique dans l’histoire de l’humanité. On les a considérés d’abord comme des bâtons de comptage mais certains scientifiques pensent qu’il s’agirait d’une compréhension bien plus avancée que le simple comptage : les entailles présentes sur l’os d’Ishango furent interprétées, selon les auteurs, comme une calculette préhistorique, un calendrier lunaire ou un code barre préhistorique.
Ainsi, ce petit objet, trouvé en plein cœur de l’Afrique noire 15 000 ans avant les premiers calculs des pharaons et 18 000 ans avant l’émergence des mathématiques en Grèce serait la preuve que ce continent serait le berceau des mathématiques !! Ce peuple était plus avancé qu’on ne pense et cela pousse à la réflexion sur la condition des afro-descendants et à une élévation intellectuelle plus profonde.
Les Mathématiques Et Les Arts
Explorons les liens entre l’architecture et les mathématiques à travers les fractales. Quel étrange mot à faire fuir plus d’un!! Mais derrière ce mot se cache un concept d’une beauté inouïe et d’une forte utilité.
Ce concept inventé et longtemps contesté a été finalement publié par le mathématicien Mandelbrot en 1974. Il a permis de décrire un certain nombre objets de la finance (cours de bourse) et de la nature : forme des objets, musique, et architecture. S’appuyant sur ces travaux, l’ethno-mathématicien Ron Eglash du Rensselaer Polytechnic Institute à New York a découvert que de nombreux villages africains étaient construits délibérément pour avoir des structures de fractales parfaites. Selon une vue aérienne, les pièces s’emboîtent harmonieusement dans ce type d’architecture. En d’autres termes, cette architecture à l’apparence désordonnée et considérée très « primitive » à l’époque s’appuyait sur une théorie mathématique extrêmement puissante qui n’avait pas encore été découverte !! Ce qui corrobore la créativité et de l’imagination de ces peuples. Ces populations doivent tirer leur épingle du jeu en créant des structures dédiées au tourisme. En effet les revenus dédiés à cette activité permettraient de financer la création d’organismes sanitaires et éducatifs, l’entretien et la construction de nouvelles structures similaires aux fractales. Cela va valoriser leur culture et à terme celle de leur pays et de leur continent. Nous vous invitons à jeter un oeil ces exemples de cités africaines construites en fractales.
Les rapports entre les mathématiques et la musique sont tout aussi stupéfiants tant au niveau du rythme, de la concentration et de la rigueur : du célèbre afrohit de la rentrée « Coller la petite » du camerounais Franko en passant par le son français « Sapé comme jamais » du chanteur rappeur Congolais Maitre Gims pour finir sur la discographie jazz du Camerounais Manu Dibango. Essayons de comprendre ce lien par cette anecdote historique : en 1958, les tambours royaux du Rwanda sont venus en Belgique à l’occasion de l’exposition universelle en Belgique. Le public, n’étant préparé au rythme effréné des musiciens, n’a pas nécessairement apprécié le « vacarme » inhibant toute concentration. Mais pourtant la difficulté principale venait d’un déficit de concentration du public à comprendre la structure résultant de cette prestation. Quelqu’un de plus ouvert et attentif artistiquement aurait constaté que la musique des tambours obéissait à trois caractéristiques bien connues: l’effet hémiole, le rythme additif et l’effet Gestalt. Par exemple Hémiole traite des arrangements des rythmes dans des intervalles de temps bien précis. Des intervalles de temps fixes sont subdivisés en un nombre égal d’intervalles partiels par des battements successifs. Même si on commence par un même intervalle de base, seulement les subdivisions possibles suivantes d’intervalles semblent exister : (2, 4, 8 ou 16 battements) et (3, 6, 12, 24 battements). On voit bien le lien avec l’arithmétique (science des nombres). Illustrons de manière élémentaire et concrète les mathématiques cachées derrière les rythmes musicaux par la prestation du musicien Clayton Cameron. Dans cette vidéo, il montre comment les mathématiques permettent de comprendre la structure rythmique des différents genres que nous connaissons : Hip hop, Jazz, Funk, etc…
Le BIG DATA
Mais quel est en termes d’ACTION l’impact des mathématiques en Afrique ? Avec le développement des nouvelles technologies, l’explosion du digital et l’utilisation exponentielle des Smartphones, le marché mondial et spécialement africain est noyé dans un gigantesque fleuve de données : réseaux sociaux (plus de 100 millions d’Africains se connectent sur Facebook chaque mois, dont 80% sur le mobile), mails, SMS, vidéos. Ces données doivent être traitées et surtout analysées : c’est dans ce périmètre que devra intervenir le mathématicien et précisément le « Data Scientist ». Son principal défi sera donc de gérer cette révolution de données massives ou « BIG DATA » grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces techniques pourraient détecter de nouveaux talents dans la culture (musique, mode, architecture,…), optimiser les investissements financiers, les réseaux de transport et sanitaires, voire repérer les zones à risque d’épidémie et de conflit. Cette révolution pourrait créer plus de 4 millions d’emplois source de création de richesse et sauver directement et indirectement des millions de vies humaines. « Cela représente un énorme marché que la prochaine génération de professionnels africains est bien placée pour combler » d’après Mc Lean, directeur des relations avec les universités chez IBM Afrique. Mais pour cela il faudrait former plus de mathématiciens et d’informaticiens à ces technologies. Ce qu’IBM s’évertue à faire en mettant en place des programmes pour former les jeunes. Les Etats doivent plus investir dans ces programmes éducatifs ; à défaut les entreprises locales peuvent prendre le relais car elles ont tout à gagner. Des expositions alliant mathématiques et art doivent être lancées pour la vulgarisation en prenant exemple sur Cedric Villani, mathématicien français et médaille Fields (équivalent du prix nobel en mathématiques) qui a participé à la conception d’une exposition de la Fondation Cartier jumelant l’art contemporain et les sciences mathématiques.
Le monde génère aujourd’hui plus de 1,7 million de milliards d’octets de données chaque minute (informations climatiques, images satellite, photos et vidéos, enregistrements de transactions, signaux GPS, etc.) d’après la Commission européenne et des industriels. Par conséquent, le secteur du Big Data croît de 40% par an, soit à un rythme 7 fois plus rapide que celui du marché de l’information et des communications dans son ensemble. « Les entreprises qui bâtissent leurs processus décisionnels sur des connaissances produites à partir de données voient leur productivité croître de 5 à 6 % », assure Bruxelles. Quelques pays africains ont saisi l’importance de l’énorme potentiel de ce « Big Business ». Le Nigéria et le Kenya se positionnent en leader dans l’adoption des solutions Big Data en Afrique, tandis que l’Egypte et le Maroc sont plus en retrait. Il apparait dans les enquêtes que les pays anglophones d’Afrique subsaharienne sont plus en avance que les pays francophones. Afin de sensibiliser le plus grand nombre à cet enjeu, des initiatives ont été lancées : le Big Data Africa Congress à Cape Town en Afrique du Sud a rassemblé plus de 2000 participants, des chefs d’entreprises et des experts. Des efforts restent à faire mais ce nouveau métier du numérique est promis à un avenir prometteur et est même considéré comme « The Sexiest Job of the 21 st Century » par la très prestigieuse et sérieuse Harvard Business Review : en somme une vraie perle rare ☺!! Nous allons conclure sur les propos du célèbre musicien Manu Dibango : « l’avenir du continent appartient à la jeune génération. A ces jeunes ingénieurs africains entrés dans l’ère du numérique. Des jeunes qui ne sont plus seulement consommateurs, mais aussi créateurs ».
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Mais quel est en termes d’ACTION l’impact des mathématiques en Afrique ? Avec le développement des nouvelles technologies, l’explosion du digital et l’utilisation exponentielle des Smartphones, le marché mondial et spécialement africain est noyé dans un gigantesque fleuve de données : réseaux sociaux (plus de 100 millions d’Africains se connectent sur Facebook chaque mois, dont 80% sur le mobile), mails, SMS, vidéos. Ces données doivent être traitées et surtout analysées : c’est dans ce périmètre que devra intervenir le mathématicien et précisément le « Data Scientist ». Son principal défi sera donc de gérer cette révolution de données massives ou « BIG DATA » grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces techniques pourraient détecter de nouveaux talents dans la culture (musique, mode, architecture,…), optimiser les investissements financiers, les réseaux de transport et sanitaires, voire repérer les zones à risque d’épidémie et de conflit. Cette révolution pourrait créer plus de 4 millions d’emplois source de création de richesse et sauver directement et indirectement des millions de vies humaines. « Cela représente un énorme marché que la prochaine génération de professionnels africains est bien placée pour combler » d’après Mc Lean, directeur des relations avec les universités chez IBM Afrique. Mais pour cela il faudrait former plus de mathématiciens et d’informaticiens à ces technologies. Ce qu’IBM s’évertue à faire en mettant en place des programmes pour former les jeunes. Les Etats doivent plus investir dans ces programmes éducatifs ; à défaut les entreprises locales peuvent prendre le relais car elles ont tout à gagner. Des expositions alliant mathématiques et art doivent être lancées pour la vulgarisation en prenant exemple sur Cedric Villani, mathématicien français et médaille Fields (équivalent du prix nobel en mathématiques) qui a participé à la conception d’une exposition de la Fondation Cartier jumelant l’art contemporain et les sciences mathématiques.
Le monde génère aujourd’hui plus de 1,7 million de milliards d’octets de données chaque minute (informations climatiques, images satellite, photos et vidéos, enregistrements de transactions, signaux GPS, etc.) d’après la Commission européenne et des industriels. Par conséquent, le secteur du Big Data croît de 40% par an, soit à un rythme 7 fois plus rapide que celui du marché de l’information et des communications dans son ensemble. « Les entreprises qui bâtissent leurs processus décisionnels sur des connaissances produites à partir de données voient leur productivité croître de 5 à 6 % », assure Bruxelles. Quelques pays africains ont saisi l’importance de l’énorme potentiel de ce « Big Business ». Le Nigéria et le Kenya se positionnent en leader dans l’adoption des solutions Big Data en Afrique, tandis que l’Egypte et le Maroc sont plus en retrait. Il apparait dans les enquêtes que les pays anglophones d’Afrique subsaharienne sont plus en avance que les pays francophones. Afin de sensibiliser le plus grand nombre à cet enjeu, des initiatives ont été lancées : le Big Data Africa Congress à Cape Town en Afrique du Sud a rassemblé plus de 2000 participants, des chefs d’entreprises et des experts. Des efforts restent à faire mais ce nouveau métier du numérique est promis à un avenir prometteur et est même considéré comme « The Sexiest Job of the 21 st Century » par la très prestigieuse et sérieuse Harvard Business Review : en somme une vraie perle rare ☺!! Nous allons conclure sur les propos du célèbre musicien Manu Dibango : « l’avenir du continent appartient à la jeune génération. A ces jeunes ingénieurs africains entrés dans l’ère du numérique. Des jeunes qui ne sont plus seulement consommateurs, mais aussi créateurs ».
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